N. Moscardelli: tre più tre fa sei / trois plus trois font six
Questa poesia è estratta da Abbeveratoio pubblicato in Firenze nel 1914 da Vallecchi. E’ il periodo in cui Moscardelli, ancor giovane, cerca nuove vie poetiche e frequenta, tra l’altro, i poeti futuristi con alcuni dei quali, come ad esempio Palazzeschi del quale ho riportato due poesie, strinse forti amicizie.
Cosi’ in Abbeveratoio s’incontra un Moscardelli svariato nei temi e nello stile a prova della grande inventività poetica che, più tardi, si concretizzerà in poesie di più ampio e profondo respiro.
TRE PIU TRE FA SEI
Una volta la mia fidanzata...
(si capisce! anche un poeta
ci puo’ avere una fidanzata,
una ragazza bene educata
pallida ed emaciata
come piace ad un poeta come me)
Una volta, dicevo, la mia fidanzata
s’inquieto’ con me
chissà perché:
passo’ sotto la mia finestra
ma non si volse in su,
Io le scrissi una lettera
una bellissima lettera
tragica sentimentale
e le dicevo... che cosa?...
quello che un poeta puo’ dire
alla sua fidanzata.
Ella non mi rispose – sgarbata!-
ma mi respinse indietro
le tre bellissime lettere
che io le avevo già scritto.
Io rimasi allibito
senza fiato
spaurito
disperato.
Ma poi mi consolai:
pigliai
le lettere che avevo scritto io
quelle che aveva scritte lei,
esclamai
-tre più tre fa sei-
e le misi nel cassetto.
Cette poésie est extraite de Abbeveratoio (Abreuvoir) publié en Florence en 1914n par Vallecchi. C’est la période où Moscardelli, encore jeune, recherche de nouvelle voies poétiques et fréquente, entre autres, les poètes futuristes ; avec certains d’entre eux, comme par exemple Palazzeschi dont j’ai présenté deux poèmes sur ce blog, il lie de solides amitiés.
Ainsi dans Abbeveratoio on découvre un Moscardelli multiforme dans les thèmes et dans le style à preuve de sa grande inventivité poétique qui, plus tard, se concrétisera en des poèmes de plus ample et profonde respiration.
Trois plus trois font six
Une fois ma fiancée…
(comprenez ! même un poète
peut avoir une fiancée
pâle et émaciée
comme il plait à un poète comme moi).
Une fois, disais-je, ma fiancée
se fâcha avec moi
qui sait pourquoi :
passa sous ma fenêtre
mais ne regarda point en haut,
signe qu’elle ne m’aimait plus.
Je luis écrivis une lettre
une très belle lettre
tragique sentimentale
et je lui disais… quoi ?
ce qu’un poète peut dire
à sa fiancée.
Elle ne répondit pas – impolie-
mais me fit retour
des trois très belles lettres
que je lui avais déjà écrit.
Je restais baba
sans souffle
blême
désespéré.
Puis je me consolais
je pris
les lettres que je lui avais écrites
celles qu’elle m’avait écrites
et m’exclamai
-trois plus trois font six-
et les mis dans le tiroir.