Nicola Moscardelli: L'Eternel dialogue (extrait de La città dei suicidi)
Je vous propose la traduction de l’introduction de l’auteur à son ouvrage “La città dei suicidi” (La ville des suicides) qui, en quelque sorte, résume le but poursuivi.
Dan cet étrange dialogue entre le poète et un hypothétique lecteur se révèle la haute opinion que l’auteur a de sa fonction : faire voire ce qui est à portée de main et qui, malgré cela, échappe à notre observation.
De nombreux textes et poèmes de cet auteur, que j’étudie plus particulièrement, sont présents sur mon blog.
Ci dessous le lien avec le texte en italien
Nicola Moscardelli: La città dei suicidi
L’Eternel dialogue
- Monsieur, vous racontez toujours votre vie!
- Je vous demande pardon, Monsieur, ce n’est pas de ma faute si votre vie est semblable à la mienne en tout.
- Toutefois, Monsieur, pourquoi de temps en temps vous ne racontez pas quelques aventures, quelques événements miraculeux ?
- Croyez-moi, Monsieur, vingt quatre heures de vie par jour est l’événement le plus miraculeux qui puisse arriver à vous et à moi.
- Mais vous êtes écrivain ?
- Oh que non, Monsieur, je suis fabricant de lunettes.
- Mais notre vue est bonne.
- Je n’en doute pas : mais verriez-vous les étoiles les plus lointaines sans le télescope ?
- Bien sur que non !
- Eh bien, ceux qui moi je fabrique sont des télescopes de poche, en forme de lunettes, de peu de prix, pour familles, bonnes à vous faire voire les choses lointaines, très lointaines, justement celles qui sont à portée de votre main.
La città dei suicidi
Casa editrice Vecchioni
L'Aquila -1927