Affaire Mahmoud Philippe El Shennawy : pour ou contre sa libération anticipée ?
Voilà un cas de conscience sur lequel il importe que chacun de nous prenne position, en son âme et conscience, après avoir analysé les faits.
J’ai eu connaissance de ce cas par la pétition pour sa libération avec grâce qui m’est parvenue avec les signatures de plein de célébrités qui s’engagent, mais à quoi ? Nul ne le sait.
Comme je ne suis pas un fanatique de la signature de pétitions, j’ai fait mes recherches pour en savoir plus et ce que j’ai découvert m’a consterné. Les crimes que cet homme a commis sont très graves, mais ce qui est encore pire est le fait que certains d’entre eux ont été commis alors qu’il bénéficiait de la clémence de la justice.
Je ne suis pas pour l’enfermement à vie des condamnés, sauf exceptions rarissime liées à la dangerosité de l’individu, mais il faut bien se dire que M El Shennawy les a bien cherchés ses 37 années de prison, qui ne sont pas 37 années continues comme on essaye de nous le faire croire.
Dans la pétition qui circule et dans les articles rédigés en sa faveur on fait valoir comme justification que M. El Shennawy n’a pas de sang sur le mains, mais je n’y ai trouvé aucun mot de compassion envers les victimes de ses agissements et plus particulièrement de celles prises en otage.
Quand on est otage de quelqu’un, avec un pistolet pointé sur la tempe, je crois que l’on est condamné à vie au cauchemar : qui les en libérera ?
Au vu de ce que j’ai pu lire comme documents, je pense que M. El Shennawy doit encore purger ses trois années de prisons après il pourra bénéficier de la libération conditionnelle conformément à la loi.
Je reporte ci-après le lien avec l’article de Philippe Bilger et un texte dans lequel il y a possibilité de signer la pétition pour sa libération ou celle pour son maintien en détention.
Effectivement !
Posted on 16 janvier 2013
Extrait d’une pétition publiée par le Monde et signée par les pétitionnaires habituels (Benjamin Stora, Lilian Thuram, Alain Touraine, Sophie Calle, etc). J’adore le passage que j’ai mis en gras :
Philippe El Shennawy, citoyen français, est né en 1954. Agé de 20 ans, il commet plusieurs braquages. Condamné à la perpétuité, il sort en liberté conditionnelle après quinze ans de détention ; il est arrêté en 1991 et condamné de nouveau. Il s’évade à deux reprises, en 1997 et 2004, est arrêté et condamné à chaque fois. Sa peine actuelle court jusqu’en 2032. A 78 ans, s’il ne sort pas avant, il aura passé cinquante-quatre années de sa vie en prison, alors qu’il n’a pas de sang sur les mains. Il a déjà vécu dix-neuf ans en isolement, six en hôpital psychiatrique (on n’a jamais diagnostiqué aucune démence chez lui) et a changé quarante fois de lieu de détention.
Ce détenu a donné toutes les preuves d’une capacité à se réinsérer dans la vie active et en apporte aujourd’hui les garanties.
Et voici la réalité des faits, les preuves donc de sa capacité à se réinsérer dans la vie active à chaque sortie de prison :
- 1970 : premier hold-up à 16 ans.
- 1972 : condamné pour la première fois à 3 ans de prison pour vol avec violence.
- 1975 : Braquage à main armée avec prise d’otages. Avec un complice, il séquestre les employés d’une banque pendant plusieurs heures, avenue de Breteuil à Paris, et exige 6 millions de francs. La rançon est payée et ne sera jamais retrouvée.
- 1977 : il est condamné à la perpétuité.
- 1986 : cette peine est réduite à 20 ans et il bénéficie d’une libération conditionnelle en 1990.
Dès sa sortie, il commet un nouveau braquage à Limoges (pour lequel il sera condamné en 1993). - 1997 : il bénéficie d’une permission de sortie. Il en profite pour s’évader et braquer à nouveau une banque, le Crédit agricole de Rouen. Après 5 mois de cavale, il est à nouveau arrêté.
- 2004 : il s’évade à nouveau. Sous la menace d’une arme, El Shennawy et son complice ligotent quatre infirmiers et en prennent un autre en otage.
- 2004 : les braquages se succèdent : 3 hold-ups dans des banques des Pyrénées-Atlantiques au cours desquels des employés et des clients sont mis en joue.
- 2005 : El Shennawy est enfin arrêté alors qu’il faisait des repérages autour d’une banque avec une voiture volée. On a retrouvé à son domicile un véritable arsenal, ainsi que de fausses cartes de police et de fausses pièces d’identité.
- 2008 : condamné à 13 ans pour vol à main armée, enlèvement et séquestration.
Moi aussi, je dis qu’on peut faire confiance à ce gusse pour se réinsérer dans la vie active. Quoi de plus facile, en effet, quand on a 59 ans, qu’il y a plus de 10% de chômage, et qu’on ne sait rien faire d’autre que braquer des banques ?
Ça me bleufe toujours, ces intellectuels, qui ont suivi des études brillantes et qui, dans ce genre de cas « idéologico-compassionnel » (oui, le gars a dit qu’il voulait mourir si on le libérait pas avant 2032), oublient totalement de faire fonctionner leur cerveau, ne serait-ce qu’à 0,5 % de sa capacité, ce qui serait suffisant pour voir l’absolue débilité de ce qu’ils écrivent et de ce qu’ils signent.
Et sinon, pour signer une contre pétition, c’est ici.