Nouvelles d'Italie (6) Scioccarellino enseignante condamnée
« Scioccarellino » une enseignante condamnée.
Pour que vous compreniez l’histoire il faut d’abord que j’essaye de vous expliquer ce mot.
« Sciocco » qui est la racine de ce mot, peut se traduire par sot, bête, nigaud, ballot, niais
« Scioccone » qui est une aggravation péjorative se traduit par gros bêta.
« Scioccarello » c’est plutôt petit ballot, petit ingénu.
MAIS
« Scioccarellino » est comme scioccarello mais encore plus petit et en plus, comme dans la plupart des mots qui se terminent par ino, il y a presque un coté de gentille compassion. Bref, c’est encore une façon de mettre de l’humanité dans ce que l’on dit.
Les faits
Dans la ville de Avezzano, dans les Abruzzes, une enseignante traite un jeune élève de « scioccarellino » dans des circonstances de classe ou d’école qui ne sont pas reportées.
La famille de l’élève porte plainte pour injures.
Le juge de paix, puis le tribunal de première instance, condamnent l’enseignante à une amende pénale de 600 euros et à l’indemnisation pour dommages et intérêts (ce qui devra se traiter au civil).
L’enseignante porte l’affaire devant la Cour de Cassation et soutient que si elle avait voulu offenser le petit, elle aurait choisi d’autres termes et en plus en l’absence d’autres élèves.
La cinquième section pénale de Cassation a donné tort à l’enseignante au motif que « la potentialité offensante d’une expression déterminée ne peut être évaluée en abstrait, mais elle doit être contextualisée et évaluée concrètement en relation avec le déroulement du fait et de toutes les circonstances qui le caractérisent » pour cela, selon la sentence de Cassation, « même si l’épithète en question apparait abstraitement de faible portée offensante, il est à relever que dans le contexte des faits il fut de nature à manifester un mépris préjudiciable à l’honneur (ou réputation) de la personne, d’autant plus qu’il était adressé à un jeune mineur et en présence d’enfants du même âge ».
Moi je me demande si cet enfant n’est pas un fils de magistrat !!!!!
Avec des histoires comme cela, on comprend pourquoi les tribunaux italiens sont engorgés !