Strasbourg capitale de Noël ? J'ai comme un doute
Arrivé à Strasbourg depuis seulement quelques heures, je me suis dit qu’il valait mieux faire un tour avant l’arrivée de la grande foule dans cette ville qui s’affiche Capitale de Noël.
Pour aller de chez moi jusqu’au centre j’ai utilisé le tram : un trajet d’une quinzaine de minutes au maximum. Avant l’arrivée de la place Broglie, où se trouve le traditionnel Christkindelsmärik, pas une seule illumination faisant penser à Noël : l’avenue du général De Gaulle, l’avenue de la Marseillaise et la place de la République ne faisaient penser qu’à une fin de journée tristounette de novembre.
Sur la place Broglie le marché traditionnel était égal à lui-même et, en ce jour de première journée officielle, il m’a paru assez fréquenté. En me tournant vers la rue de la Mésange, qui est la rue des magasins des grandes marques, j’ai trouvé que les immeubles étaient joliment éclairés avec des jeux de lumières alternant une belle palette de couleurs. L’immeuble de Bnpparibas, à l’angle de la rue du Dôme, s’était lui aussi revêtu d’un joli jeu de lumière.
J’ai emprunté la rue des Etudiants : aucune décoration avant d’arriver face au bâtiment où se trouve la pâtisserie Christian, ce qui n’était pas le cas auparavant. La façade de la pâtisserie est très joliment décorée, comme à l’accoutumée.
Je parcours ensuite les quelques mètres qui me séparent de la place Kléber et découvre beaucoup de monde sur une place qui m’a parue presque entièrement dans le noir : le grand sapin de Noël ne brillait pas de ses lumières (innovation dans le décor ou ratée à l’allumage ?), seul à ses pieds, ce qui m’a paru être la reconstruction d’un village d’Alsace, se faisait remarquer par une multitude d’ampoules jaunes censées éclairer l’habitat. Je doute que les anciens allumaient autant de lumières à l’intérieur des maisons au point que l’intensité de la lumière filtrant par les fenêtres finisse par empêcher la perception du village que l’on voulait nous montrer.
Sur un angle de la place, vers l’Aubette, des ouvriers achevaient le montage d’une scène, pour spectacles probablement.
Dans le noir de la place Kléber je me dirige vers l’angle de la rue du 22 Novembre : la façade de l’immeuble Galerie Lafayette est très joliment décorée et illuminée : un beau sapin Swarowski trône en son centre. A coté l’hôtel Maison Rouge a aussi fait des efforts, mais le reste de la rue des Francs Bourgeois n’a rien qui puisse nous rappeler que nous sommes à Strasbourg capitale de Noël.
Je me dirige vers la place Gutenberg et remarque en passant, que de nombreuses ruelles sont sans aucune décoration, ce qui ne me semblait pas être le cas par le passé.
La place Gutenberg est presque à l’image de la Place Kléber et la rue Mercière qui mène à la cathédrale a toujours ses vieilles illuminations que l’on trouve maintenant même dans la campagne la plus profonde.
A ce point je décide de rentrer chez moi : ce que j’avais vu jusque là ne m’avait pas donné envie de continuer vers la cathédrale ou la rue des Hallebarde ou celle des Orfèvres, ni celle du Sanglier. Je me disais que, pour une ville qui par le passé misait sur le mois de décembre pour donner un coup de fouet au tourisme et au commerce, aucun investissement d’envergure n’était fait pour contrer la concurrence que d’autres villes font sur ce créneau du marché de Noël.
En rentrant chez moi toujours par le tram mais sur une autre ligne, cette sensation désagréable s’est renforcée : même la place de l’Etoile qui est le lieu d’arrivée pour beaucoup de touristes, manquait de ce quelque chose qui fait s’exclamer le voyageur : OH QUE C’EST BEAU !
Strasbourg capitale de Noël me semble être vraiment prétentieux comme titre. Dans les guides même le marché de Noël de Colmar est plus souvent cité que celui de Strasbourg..
Je me dis que, décidément, Strasbourg ne sait pas défendre ses titres de capitale, que ce soit capitale de Noël ou capitale de l’Europe.